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La Réification.

A force de ne voir le vivant qu’en une chose utilisable ou à consommer, nous détruisons des équilibres, nous provoquons des effondrements. Cette réification alliée à une concentration provoque des risques et des maux nouveaux.

Covid 19 : la négation du règne animal.

Au fondement du productivisme déchaîné, caractérisant à notre époque la plupart des activités humaines, se trouve un processus qui consiste à transformer la plupart des formes de vie en choses dont on peut se servir selon nos besoins ou nos envies. Un tel processus conditionne nos comportements individuels et collectifs.

1. La réification.

Cela fait des siècles, pour ne pas dire des millénaires, que l’espèce humaine utilise la nature qui l’entoure pour satisfaire ses propres fins, dédaignant les propriétés du règne végétal et animal pour les réduire à de simples ressources, oubliant ainsi leurs complémentarités pour sa propre évolution. La réification consiste à ne voir dans tout être vivant qu’une chose utilisable, un moyen de produire, une possibilité de consommer. Dans ses formes les plus extrêmes elle peut aussi réduire les êtres humains à n’être que des sources d’énergie. La dévastation des environnements et l’effondrement de la biodiversité ont pour origine la réification. Au nom de diverses nécessités liées à la production et à la consommation planétaires, des pans entiers de la vie végétale et animale deviennent des ressources qu’il convient d’exploiter. Ce faisant les équilibres entre les espèces s’effondrent et le renouvellement des environnements s’amenuise. Si la crise liée au virus du Covid a une vertu c‘est celle de nous faire découvrir l’ineptie de certains modes de production et de nous montrer le danger représenté par la réification de nombre d’espèces animales.

2. L’industrialisation de l’animal.

Les élevages industriels ne s’occupent pas de faire grandir des animaux mais de rentabiliser des matériaux carnés. Ce que l’on appelle des animaux sont concentrés dans des espaces clos où ils sont triturés, amalgamés, parfois concassés, espaces dans lesquels leurs modes de vie, leurs déplacements, sont réduits à néant. Les fermes industrielles; les gigantesques marchés d’animaux sont un déni flagrant de la condition animale et la preuve de leur transformation en simples produits. Ces concentrations ahurissantes d’animaux arrachés à leurs environnements naturels ou privés de tout lieu leur permettant de reproduire des comportements liés à leur espèce constituent un cynisme assumé à l’égard de l’éthologie. Ce cynisme, en cette période de Covid, se retourne contre les promoteurs de ces concentrations.

3. Les foyers de propagation du virus.

Des millions d’animaux sont abattus parce que leur concentration représente un très grand risque d’épidémie. Le virus du Covid ,mais aussi d’autre virus, peuvent se propager à leur aise, contaminant les êtres humains qui, en retour, contaminent les animaux, provoquant des mutations dont on ne saurait prédire les conséquences sur les êtres vivants. On abat ainsi des porcs, des canards, des vaches, mais aussi des visons, parce que l’on est incapable d’enrayer une contagion massive. Ce qui se passe dans les marchés d’animaux sauvages est du même ordre en Asie même si les consignes de destruction d’animaux infectés sont loin d’être respectées. Autrement dit l’absurdité de la concentration et de la réification des animaux en période de pandémie apparaît criante.

La Covid 19 nous indique que notre mépris du règne animal peut coûter très cher à l’humanité. De fait, elle constitue un signal selon lequel l’accumulation de nos fautes en matière d’écologie, modifiera, à tout jamais, nos modes de vie.

Pour conclure :
Saurons-nous au lendemain de la pandémie qui nous touche en ce début de décennie en tirer les vraies réponses? Celles qui traitent des causes premières, qui interrogent notre comportement vis-à-vis du vivant et de notre écosystème .

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