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Le langage comme mode d’action et d’engagement.

Le langage nous permet de communiquer. En nous exprimant, nous allons plus loin que de simplement dire quelque chose ou de partager une idée. Nous pouvons aussi agir et nous engager. Didier Naud nous initie aux notions illocutoires et perlocutoires du langage, particulièrement dans le monde professionnel.

Langage et argumentation professionnelle.

L’engagement des collaborateurs dans le langage de l’argumentation professionnelle.

Lors des confrontations positives les collaborateurs développent des argumentations dans lesquelles ils font valoir leurs savoirs et leurs expériences. En s’exprimant sur un sujet donné ils font plus que communiquer leur pensée, ils peuvent s’engager de façon forte à travers l’expression de leur point de vue. Examinons comment un collaborateur s’engage quand il parle et argumente.

Les actes du langage.

1. Les actes locutoires.

Ils correspondent au fait de prononcer une parole qui soit compréhensible. Par exemple « vous nous avez dit que les délais de production étaient raccourcis ». L’acte de dire quelque chose est un acte locutoire ; ainsi la description d’une situation ou le compte rendu d’un propos sont d’abord des actes locutoires. Le fait de dire quelque chose sur quelque chose, dans une délibération professionnelle, est un premier engagement pour le collaborateur.

2. Les actes illocutoires.

Ils expriment des engagements sociaux à travers l’usage de verbes dits « performatifs » comme promettre, ordonner, avertir, prévenir… Quand un collaborateur, lors d’une argumentation, emploie de tels verbes, il parle et effectue une action en même temps. Par exemple lorsqu’il énonce une phrase comme « Je vous promets que nous atteindrons les objectifs », il parle et effectue simultanément l’acte de promettre. Les actes illocutoires traduisent un engagement fort car parole et action se confondent.

3. Les actes perlocutoires.

Ils déclenchent des effets sur les comportements, les actions, les pensées des interlocuteurs. Intimement liés aux actes illocutoires, ce sont des actes de langages qui ont des conséquences sur l’auditoire ; conséquences visibles pour le locuteur. Ainsi un collaborateur ayant promis quelque chose pour dissuader un auditoire d’adopter une solution technique, constate que sa promesse influe sur ses interlocuteurs. Dès lors il s’engage plus avant dans sa promesse ou la consolide par des avertissements. Les actes perlocutoires ont pour objectif de provoquer des effets, de susciter des réactions. L’acte perlocutoire peut utiliser des actes locutoires et illocutoires comme de pures techniques d’expression pour produire l’influence souhaitée. Cela peut correspondre à la pratique du tribun au sein de la société ou à celle de l’expert reconnu dans l’entreprise. L’acte perlocutoire traduit un engagement fort et risqué dans l’argumentation d’un collaborateur.

Pour  exemples.

Locutoire : il m’a dit « collabore avec lui ».

Illocutoire : il m’ordonna de collaborer avec lui.

Perlocutoire : Il me persuada de collaborer avec lui.

Pour conclure :
Comprendre et bien utiliser les actes du langage demande une attention particulière dans la mise en place de modes collaboratifs. Et cela illustre bien à quel point la linguistique est une discipline à part entière des sciences cognitives

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