Les enjeux écologiques auxquels nous sommes confrontés demandent une réponse coordonnée de l’ensemble des acteurs et des collectifs. En dehors des contraintes légales et réglementaires qui les obligeront, les entreprises ne s’engageront que si nous respectons leurs spécificités leur recherche d’efficacité. En effet, le collectif d’une entreprise présente une particularité notable par rapport à d’autres groupes sociaux. Il recherche, quels que soient ses modes de gestion et de management, une compétitivité accrue.
Pour autant cela ne signifie pas qu’une entreprise ne puisse avoir d’autres objectifs comme la satisfaction au travail ou la créativité des collaborateurs, mais à travers ses discours et ses processus, la recherche d’une meilleure rentabilité est permanente. Cette caractéristique la distingue de groupes sociaux tels que les ethnies, les nations, les familles, les religions, qui visent d’abord à maintenir durablement leurs identités respectives dans le temps.
Même si une entreprise lutte pour sa survie, elle le fait en fonction de conditions changeantes qui peuvent lui imposer des transformations radicales. Les principes qui vont guider les activités d’un collectif d’entreprise, intègrent des nécessités d’adaptation susceptibles de modifier, parfois de fond en comble, ses activités productives et de sacrifier identité et histoire sur l’autel de l’efficacité et du profit.
Parmi les principes qui guident l’activité professionnelle, nous pouvons identifier les suivants :
- Le principe de désirabilité. Il existe pour soi et dans le monde professionnel des états connaissables et désirables qui sont des finalités que l’on peut repérer et que l’on veut atteindre.
- Le principe de causalité. Les finalités, les buts, sont des effets qui résultent de causes identifiables selon des relations particulières.
- Le principe d’opérationnalité. Certaines des causes sont connues, accessibles, manipulables, maîtrisables.
- Le principe d’économie. Le traitement des causes n’entraîne pas d’effets indésirables suffisamment importants pour renoncer à l’atteinte des effets recherchés.
Outre le principe de causalité dont la portée excède largement le domaine de l’entreprise et qui vaut pour la plupart des activités humaines, notamment scientifiques, les trois autres principes ne font qu’exprimer la mise en œuvre de connaissances.
Les enjeux environnementaux et écologiques bousculent un rapport au monde, nos connaissances et ces principes devront ainsi être questionnés au sein de chaque collectif d’entreprise.
En commençant par la finalité :
- Comment la finalité de notre collectif s’inscrit-elle par rapport à l’écologie ?
- Y a-t-il, dans notre identité et notre histoire, suffisamment d’éléments pour continuer à rendre l’entreprise désirable ?
- Sinon, quelles seraient les nouvelles finalités à définir pour augmenter notre désirabilité ?
Puis en questionnant la mise en œuvre :
- Quel serait l’impact de ces nouvelles finalités (ou la mise en avant de préexistantes) sur notre collectif ?
- Quelles nouvelles compétences nous demandent cette mise en œuvre ? En termes de connaissances, de savoir-faire, de mode de communication.
- Par quelles expérimentations devrons-nous commencer ?
Tout en s’assurant que le principe d’économie est respecté:
- Quel coût pour quel gain ?
- à quelles échéances et sur quelle échelle de temps ?
Ce questionnement a commencé dans la plupart des entreprises. Soit en raison de la clairvoyance de leurs dirigeants sur les enjeux futurs, soit parce que certaines mises en œuvre se heurtent à ce nouvel environnement comme, par exemple, la difficulté à recruter et à fidéliser des jeunes collaborateurs.