L’Agentitivté.
L’écologie contemporaine se trouve face à un défi majeur si l’on considère que les citoyens, les individus, les collectifs, doivent prendre en charge leur destinée et non la livrer à des instances étatiques et interétatiques. Pour cela ils doivent faire preuve « d’agentivité ». Ce terme, employé par la psychologie cognitive, signifie qu’un individu doit se sentir auteur de ses propres actions si l’on souhaite qu’il puisse se mettre à la place d’autrui dans des situations personnelles ou socioprofessionnelles. L’agentivité se définit à la fois par le fait de se vivre comme l’auteur de ses propres actions et par la capacité d’intervenir sur les autres et, d’une façon plus générale, sur le monde.
Engagement et Responsabilité.
A partir d’une telle idée on conçoit aisément que l’agentivité détermine le sens de l’autonomie et l’exercice des engagements et des responsabilités. Or, dans bien des instances et organisations la conception de dispositifs favorisant l’émergence de l’agentivité reste lettre morte car cela suppose de repenser les rapports de pouvoir et les relations de collaboration. En effet, l’agentivité se concrétise par l’anticipation, l’autoréflexion, l’autorégulation et la recherche du sens de l’action, qui sont autant de comportements difficiles à promouvoir dans le cadre de toute organisation. Pourtant la mise en valeur de l’agentivité demeure essentielle car elle évite la résignation et permet d’inscrire les contributions individuelles dans un collectif sans tomber dans l’anonymat et la crainte de l’interchangeabilité des apports et des productions..
Généralement l’autonomie et la responsabilité des sujets conscients et engagés se dissolvent dans les organisations trop hiérarchisées ou trop floues. Il ne peut y avoir d’agentivité dans un univers autoritaire ou dans un monde où le sentiment d’être remplaçable à tout instant domine la relation avec autrui.