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Toute expérience est-elle utile ?

Pourquoi certaines expériences n’attirent pas l’attention ? En quoi certaines expériences contribuent à une amélioration du bien commun et sont retenues par le collectif ? Retrouvez- ici les caractéristiques qui rendent l’expérience remarquable pour un collectif.

L’expérience pour le sens commun.

Si l’on estime que le sens commun manifeste très souvent une interrogation par rapport à la parole savante, aux détenteurs d’un savoir affirmé, voire institutionnalisé, si, par ailleurs, on admet le caractère récalcitrant du sens commun eu égard aux vérités imposées, on est en droit d’interroger la notion d’expérience à partir d’observations de la vie quotidienne. Dans cette optique il devient possible d’examiner ce qui retient l’attention des acteurs dans des collectifs sociaux ou professionnels lorsqu’ils réfléchissent et communiquent sur leurs expériences respectives. Certes il existe des processus cognitifs complexes et de nombreuses analyses épistémologiques permettant d’éclairer le sens et l’orientation des expériences humaines, mais cela n’explique pas l’intérêt porté par des individus et des groupes sur ce qu’ils appellent communément l’expérience. Aussi peut-on recenser différentes caractéristiques des expériences qui sont au cœur des préoccupations des acteurs socioprofessionnels.

Caractéristiques de l’expérience pour le sens commun.

1. L’expérience doit permettre de trancher des questions, d’introduire de nouvelles alternatives par rapport aux états de faits précédents. Si l’expérience ne modifie en rien l’observation et l’analyse de la réalité, elle est de peu de poids dans une activité sociale et professionnelle.

2. L’expérience apporte de la nouveauté dans la manière de relier des questions à des solutions. Elle renouvelle en ce sens la façon d’aborder la réalité et constitue une possibilité permanente de rupture avec les habitudes, les traditions et les coutumes socioprofessionnelles.

3. L’expérience est aussi source d’invention parce qu’elle oblige à reformuler les questions et les problématiques de manière plus concrète. Ainsi dans bien des cas elle traduit des interrogations générales en questions locales, accessibles à l’observation, ce qui demeure essentiel pour toute activité professionnelle.

4. L’expérience conduit à faire émerger avec force des modes d’intervention qui, jusque-là se trouvaient noyés dans un vaste ensemble de possibilités d’actions. Elle contraint à faire des choix pratiques dictés par les circonstances et le temps.

5. L’expérience est à l’origine de bifurcations dans la conduite des activités car elle peut révéler des événements intempestifs, des faits inattendus, qui transforment les orientations et les façons d’agir des individus et des collectifs. L’importance de la sérendipité dans le monde de l’entreprise illustre clairement ce rôle de l’expérience.

6. L’expérience modifie les interactions portant sur les facteurs humains et non humains qui interviennent dans une activité socioprofessionnelle car elle fait apparaître des comportements et des contraintes jusque-là insoupçonnés.

L’ensemble de ces caractéristiques légitiment l’attention et l’intérêt portés par les acteurs aux expériences de la vie sociale et professionnelle et ce, indépendamment des analyses théoriques que l’on peut développer à leur propos.

Pour conclure :
C’est donc l’ensemble de ces points qui légitime l’attention et l’intérêt que l’on peut porter à une expérience. Et ainsi minorer l’intérêt des expériences qui n’ont pas ces caractéristiques.

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