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éclairage sur un mot à la mode: la cognition.

Qu’est ce que la cognition exactement ? Comment la distinguer de la connaissance ? Didier Naud nous éclaire sur ce point précis.

La Cognition.

Comme tous les concepts dont le sens est vaste ou considéré comme fondamental, l’idée de cognition souffre d’un manque de définitions claires, dépourvues d’ambiguïtés. Cette situation n’est pas nouvelle. Depuis des millénaires les êtres humains cherchent à définir les concepts essentiels qui orientent leur pensée et leur existence. Ainsi « l’être », la « réalité », « l’esprit », la « conscience », « la matière », « la vie »… et d’autre idées générales, considérées comme fondatrices de cultures et de civilisations, n’ont jamais reçu de définitions qui permettent aux hommes de s’accorder sur leur sens véritable. Très souvent les termes employés pour appréhender leurs significations respectives tombent dans les pièges des définitions circulaires ou des régressions infinies. Il n’est donc pas étonnant que le concept de cognition ne déroge pas à la règle des définitions approximatives.

1. Cognition et Connaissance.

La première approche pour définir l’idée de « cognition » consiste à l’opposer à celle de connaissance. De nombreux spécialistes des sciences cognitives se servent de cette opposition pour distinguer la connaissance, associée à la notion de vérité, à la cognition qui serait au fondement des processus par lesquels s’élaborent toutes les formes de connaissance et de croyance. Cependant cette stipulation ne lève aucune ambiguïté sémantique car, en Français, on peut entendre la connaissance selon au mois trois acceptions. Tout d’abord elle peut signifier l’acte d’appréhension intellectuelle d’un objet, ensuite désigner la faculté qui permet cet acte, enfin l’idée d’un objet comme résultat d’un processus cognitif. A partir de ces acceptions différentes il devient très difficile de faire valoir une distinction sémantique claire entre connaissance et cognition.

2. La problématique.

Deux difficultés principales sont à l’origine de l’ambiguïté et de l’incompréhension du concept de cognition. D’une part le terme est utilisé comme un synonyme de la connaissance, d’autre part il se trouve au centre de disciplines scientifiques et de démarches pratiques différentes. Dès lors son emploi demeure, souvent, approximatif. Pourtant la principale vertu de ce concept est d’opérer, pour le sens commun, une distinction entre le fait de connaitre et le processus qui permet d’aboutir à la connaissance. Certes, la cognition recouvre un ensemble de processus complexes qui s’ancrent dans des fonctions cérébrales diverses, mais elle indique aussi une réalité tangible : celle de l’acquisition et de la production des connaissances et les manières d’aborder cette réalité autrement qu’en termes intuitifs. Si l’on estime que la cognition dépend des fonctions et capacités du cerveau, on situe ce concept au centre des sciences cognitives.

3. Le modèle de référence.

La cognition ne s’ancre pas dans un modèle mais dans tous ceux développés par les sciences cognitives. C’est peu de dire que ce concept est au cœur d’une interdisciplinarité qui en développe de nombreuses versions. La psychologie, la sociologie, la linguistique, l’éthologie, les neurosciences, par exemple, développent des analyses et des explications de la cognition en liaison avec leurs champs de recherches respectifs. A cet égard, et dès lors que l’on relie ce concept aux capacités cérébrales, on peut dire que la cognition ne concerne pas exclusivement l’esprit humain. On parle aussi de cognition animale, notamment à travers les travaux de la psychologie cognitive qui compare des fonctions cérébrales chez les animaux et chez les humains.

Pour conclure :
Au cœur d’une interdisciplinarité importante, les sciences cognitives ne se limitent pas à l’être humain. Elles traitent de processus qui existent dans le monde animal mais qui existent aussi en intelligence artificielle.

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