Parce que l’impact de notre consommation est difficile à appréhender, de nombreuses initiatives cherchent à nous aider à le mesurer pour le rendre plus concret. Les chiffres ainsi avancés, souvent sur l’empreinte carbone (en équivalent tonnes de CO2) amènent quelques remarques :
- Ces données sont des estimations et peuvent parfois varier du simple au double. Pour exemple un vol en avion AR Paris New-York représente, en fonction des sources, 1 tonne à 1,8 tonne d’équivalent de CO2. Les données de L’ADEME – agence gouvernementale de la transition écologique – semblent être les plus robustes et sont donc une bonne base de référence.
- Ces chiffres peuvent être déstabilisants car ils sont souvent présentés de manière dramatique avec un discours catastrophique empreint de culpabilisation. Ils servent ainsi une certaine conception de la société avec de nombreuses injonctions. Or si les constats sont justes et s’il est exact que la projection et l’implication font mieux fonctionner nos cerveaux, les propos dramatiques risquent de créer du déni, de la résignation, voire du cynisme. Un paradoxe pour l’engagement écologique.
- Par ailleurs ces données sont représentées par une moyenne qui ne dit pas grand-chose par rapport aux estimations personnelles que l’on peut faire ; estimations donnant parfois le vertige tant notre impuissance paraît grande en fonction des chiffres annoncés.
Dans ces conditions que peut-on faire ?
Tout d’abord se concentrer non sur les moyennes mais sur les gains de modération que l’on peut faire avec l’idée de constater rapidement des réductions bénéfiques de notre consommation. Cela aussi bien en tant que particulier ou collectif. Par exemple en tant qu’individu préférer les modes de transport les plus économes en termes de production de CO2. Le train plutôt que l’avion, en mesurant à chaque fois sur un calculateur son impact réel. Ou par exemple en tant que collectif, mesurer pour connaitre son impact sur l’environnement et réfléchir aux modalités d’action susceptibles de modérer son empreinte sans nuire aux performances et aux objectifs.
Ensuite prendre conscience des raisons qui nous font consommer, pour réévaluer nos manières d’être et d’agir à la lumière d’exigences écologiques porteuses d’équilibre et non de frustration.