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S’adapter à l’environnement est-elle la seule réponse?

Devons nous subir l’environnement dans lequel nous vivons et n’avoir comme possibilité d’actions que des stratégies d’adaptation? Ou est-il possible de penser d’autres modèles ? Didier Naud nous apporte son point de vue.

S’adapter à l’environnement ou le construire : un changement de paradigme ?

La mondialisation de l’économie conduit les collectifs et les individus à renforcer le mythe de l’adaptation à l’environnement. Depuis plusieurs dizaines d’années s’est imposée l’idée selon laquelle pour réussir, ou pour simplement survivre, il faut s’adapter à l’environnement économique et social, intégrer ses contraintes et ses évolutions.

Dans cette perspective la mondialisation des activités et des échanges apparaît comme une réalité indépassable, un réseau global dont il importe de comprendre la nature et le fonctionnement pour s’y mouvoir avec pertinence et efficacité. Plus que jamais, l’environnement est perçu comme une réalité extérieure qui s’impose à nous au point d’orienter nos conduites et nos manières d’agir.

Il s’agit dans le monde de l’entreprise, comme dans la société, de s’adapter au mouvement incessant du réel, même si nous ignorons l’origine et l’ampleur de ce mouvement. Cette façon de voir les choses s’apparente à un paradigme, à un modèle dominant qui influence nos esprits et nos comportements.

Pourtant les mutations profondes qui traversent les organisations et les individus rendent incontournable la nécessité de trouver de nouveaux modèles d’organisation. D’ailleurs tout un chacun sent, plus ou moins confusément, que les chocs économiques et sociaux, de plus en plus intenses, remettent en cause le modèle dominant de l’adaptation qui ne permet plus de rendre compte de la réalité et de fournir un cadre à une action efficace.

Il devient possible de penser un modèle de société dans lequel les individus et les entreprises créent l’environnement autant qu’ils s’y adaptent. Une approche écologique, au sens large du terme, permet de comprendre les caractéristiques d’un tel modèle. Selon cette approche, il faut appréhender l’environnement comme un milieu au sein duquel on ne peut vivre que si l’on possède un habitat, un environnement propre. C’est à partir d’un habitat que l’on peut recevoir les influences du milieu environnant et le transformer par des actions spécifiques. L’organisme ou l’individu ne survit que grâce aux interactions qu’il développe avec son milieu, il en va de même pour une collectivité animale ou humaine. Pour développer des interactions avec un milieu il faut partir d’une expérience propre, d’un vécu qui donne à l’entité considérée le pouvoir d’agir. Cela suppose pour l’individu d’accéder à une conscience élargie de soi qui passe par une réappropriation des composants personnels et sociaux de son identité. Cela implique pour une organisation collective d’apprendre à faire coexister les environnements propres des individus, leurs interactions créatives, avec le milieu environnant. C’est à cette double condition que l’engagement sociétal peut retrouver un sens, autre que la quête sans fin d’une excellence illusoire, et l’organisation devenir un lieu de performance durable et de repères fondateurs. Sans une manière d’habiter un milieu, ou un monde, on ne peut interagir avec lui et, par voie de conséquence, on se trouve dans l’incapacité de s’adapter à quelque environnement que ce soit.

Il faut appréhender les caractéristiques d’un nouveau paradigme qui affirme qu’il ne peut y avoir de rapport avec la réalité extérieure si l’on n’identifie pas un mode d’occupation du milieu environnant, c’est-à-dire une expérience vécue, une histoire, qui donnent à l’individu, ou à la collectivité, le pouvoir d’interagir.

Pour conclure :
Envisager un autre modèle, essayer de le mettre en œuvre par notre pouvoir interagir est aussi une manière de s’approprier notre libre-arbitre.

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